Efficacité en trading et investissement: comment éviter de perdre son temps?
Note: Cet article invité a été rédigé par Gaël de zen-option.com, qui partage des stratégies de rendement et d’options pour rester zen en bourse. Le “je” dans le texte qui suit fait référence à Gaël.
Quand j’ai commencé à m’intéresser à la bourse, j’ai vite compris après quelques recherches (internet, bouquins) que c’était un vrai labyrinthe… Pas facile de s’y retrouver et de choisir parmi tous les produits, toutes les stratégies, les brokers, etc.
Selon moi, pour définir son style d’intervention sur les marchés, il faudrait considérer ces 4 dimensions :
- première dimension : le type de support tradé (actions, indices, options, etc)
- deuxième dimension : la méthode ou stratégie (fondamentale, technique, etc)
- troisième dimension : la performance obtenue
- quatrième dimension : le temps et les efforts consentis par rapport à la performance.
Voici quelques conseils pour essayer de trouver son chemin dans ce labyrinthe à 4 dimensions.
Première dimension: le type de produits
Comment faire votre choix?
Il existe un panel de produits traitables immenses qui en eux-mêmes impliquent des stratégies différentes. En effet, on ne va pas miser les mêmes quantités, ni avoir les mêmes objectifs de plus-values sur des start-ups / valeurs de croissance, ou des “blue chips”, encore appelées big caps.
Ou encore, on peut dire que les CFDs sont des produits pour du court-terme (intraday ou swing trading), car tenir la position coûte de l’argent en soi, quelque soit l’évolution du CFD. La stratégie ne pourra pas être de l’investissement avec les CFDs.
Pour parler d’un sujet qui vous est certainement proche, les actions françaises comptent déjà 1061 entreprises, réparties en 3 compartiments de capitalisation (A pour les grandes capitalisations, B pour les moyennes, et C pour les petites).
Il y a déjà de quoi faire…
La plupart des investisseurs français se contentent d’ailleurs de ce terrain de jeu, qui a l’avantage de présenter une simplicité d’accès (via les courtiers francophones), et une proximité et une familiarité (on connaît tous Renault, Danone, et même Archos!) qui donnent une impression (ou une illusion?) de maîtrise supplémentaire.
On pourrait faire la même remarque avec les investisseurs de chaque pays qui se contentent souvent de leur propre marché domestique.
Si l’on élargit notre champ d’horizon à ce qui est assez facilement traitable via les courtiers (nous ne parlerons donc pas de la bourse du Bangladesh, bien qu’elle existe!), nous avons :
- la bourse allemande : 1098 actions (source : wikipedia.de)
- la bourse américaine : plus de 40 000 entreprises cotées… (source : wiki.answers.com)
Impossible ne serait-ce que d’avoir entendu parler du quart de toutes ces entreprises…
Hormis les actions, il est également possible de traiter :
- des regroupements d’actions : les ETFs, encore appelés trackers, sont pratiques pour cela (il y en a 571 rien que sur Euronext, la société qui gère la bourse de Paris)
- les indices directement (CAC40, DAX, SP500, Nasdaq, etc)
- les matières premières (Pétrole, Or, Argent, Blé, Cotton, etc)
- le forex, avec les paires de devises majeures (eur/usd, usd/jpy, etc) et les plus exotiques (usd/mxn, eur/brl)
- les options (sur actions, sur indices, sur devises, etc)
- les obligations (d’Etats, d’entreprises, etc)
Et j’en oublie certainement ! Mais le but de cet article n’est pas de vous donner le tournis…
Mon conseil:
Ce qui est important lors de cette première étape, c’est de choisir un support QUI VOUS PLAIT, qui correspond à votre sensibilité, qui va vous intéresser car vous allez certainement être amené à lire beaucoup d’analyses dessus. De plus, vous possédez peut-être déjà une affinité avec un des ces produits de par votre activité professionnelle…
Si vous aimez analyser les comptes des entreprises, lire les rapports financiers, choisissez les actions.
Si vous êtes passionné de macro-économie, que vous lisez beaucoup de magazines économiques, ce sera plutôt les indices, voire le forex en long terme (rapport de force entre les grands ensembles économiques de la planète).
Si vous êtes dans l’agriculture, ou vous intéressez à la météorologie mondiale, alors le maïs, le blé, le cacao, le café peuvent être votre tasse de thé (qui, lui ne se traite pas hélas).
Certains aiment la grande volatilité du forex à court terme… c’est un tout autre style.
Vous pouvez d’ores et déjà “sentir” ce qui vous attire. Pour ne pas perdre de temps par la suite, il faut éviter de vous disperser et savoir être sélectif sur vos supports de trading / investissement.
Deuxième dimension: la stratégie
Ensuite, une fois un ou deux types de produits choisis, reste encore à mettre en place votre stratégie de trading ou d’investissement.
Vous avez le choix entre trois grandes catégories:
- l’analyse fondamentale : prise de décision basée sur les résultats financiers des sociétés, ou les critères influençant l’offre et la demande pour les matières premières par exemple,
- l’analyse graphique : prise de décision basée sur l’étude des graphiques : supports, résistances, obliques ou horizontaux,
- l’analyse technique : prise de décision basée sur des indicateurs techniques (MACD, RSI, SAR, etc)
Ou enfin, un mélange de deux ou trois de ces analyses.
Je ne m’étends pas sur ce point car il existe réellement des dizaines de stratégies (par catégorie!!).
Mon conseil:
Si vous voulez réussir, il n’y a pas de secret, vous allez devoir vous investir un minimum et passer du temps à vous former, à tester.
Choisissez des méthodes en fonction :
- de votre sensibilité : par exemple si vous n’aimez pas les mathématiques financières, apprenez à lire les graphiques,
- du temps dont vous disposez : une stratégie de scalping à partir de l’indicateur technique SAR nécessite par exemple d’être “scotché” à l’écran jusqu’à la fermeture de position, pas facile à appliquer si vous travaillez par ailleurs.
Enfin, mon dernier conseil sur ce point : soyez méticuleux dans l’application de votre stratégie (money management, etc.) et… persévérez.
Troisième dimension: la performance
Comme tout bon trader et/ou investisseur et toute personne motivée ;-), vous allez faire un bilan des stratégies que vous testez. Vous noterez vos trades, analyserez vos résultats, en déduirez la performance que vous pouvez espérer de chaque stratégie.
Bien-sûr, les espérances de performances vont dépendre grandement des deux premières dimensions (support traité et stratégie choisie)… Il est possible de faire du 1% de performance par jour avec certaines stratégies graphiques court terme sur forex (ce qui amène à du plus de 200% annuel), mais cela va être beaucoup plus difficile d’atteindre ce niveau sur des actions de “blue chips” sans effet de levier…
Bien, la plupart des traders s’arrêtent là, ils vivent dans un monde à “3 dimensions” en quelque sorte…
Avez-vous pensé à ajouter la dimension “temps” à cette analyse?
Bienvenue dans la quatrième dimension: le temps
En effet, la performance en elle-même ne suffit pas, selon moi. Car l’objectif d’être trader ou investisseur, en plus de gagner de l’argent, est aussi d’améliorer sa qualité de vie, non?
Que dire d’une stratégie qui vous fait gagner 40% par année (whaou, super me direz-vous!), mais implique de rester devant ses écrans 12h par jour, avec un stress énorme…
Personnellement, cela ne m’attire pas trop… j’ai toujours essayé d’optimiser le ratio performances / temps passé dans mes recherches de stratégies.
C’est ainsi que j’en suis arrivé à m’intéresser aux options (pas les binaires, les “vraies”) il y a 8 ans déjà. Je les ai abordées avec un oeil différent de ce que conseillent les “experts”. Mon but était d’utiliser leur flexibilité pour en faire un outil SIMPLE, anti-spéculatif et non chronophage.
A force de lectures formatrices et de tests (je suis ingénieur à la base), j’ai développé mon propre système d’utilisation des options, qui me permet de gagner régulièrement, en mettant les probabilités de mon côté. La performance, année après année, est entre 10 et 15 % annuel, et j’y consacre environ 1h par semaine.
Hormis cette méthode efficace, les options sont des outils extrêmement utiles, vous pouvez par exemple les combiner avec ce que vous faites déjà sur les actions et indices, pour améliorer vos gains. Si vous voulez en savoir plus sur les options, je ne peux que vous suggérer de vous inscrire ici au club zenoption. Vous pourrez télécharger une formation complète et “vulgarisée”, sans formule mathématique, sur les options, ainsi qu’un bonus : une stratégie de “location” d’actions que vous possédez déjà pour le long terme. Tout ceci gratuitement.
Conclusion
Voilà, nous arrivons à la conclusion de cet article invité. Il me reste à adresser un chaleureux remerciement à Ben pour m’avoir permis de vous présenter cet article, et à le féliciter pour son travail de partage et de progression dans les investissements boursiers.
Et il me reste également à vous souhaiter de vous choisir un style de trading ou d’investissement qui vous épanouit. Restez zen avec les marchés financiers, ils sont avant tout un outil pour vous apporter plus d’autonomie financière et une meilleure qualité de vie (en vous permettant de travailler moins par exemple).
J’aurais pu rajouter deux dimensions dans mon article… mais la place me manquait. Il s’agit :
- du choix d’un bon courtier : les frais de transaction cumulés peuvent changer énormément la performance d’un portefeuille.
- des probabilités : classement des stratégies suivant leurs probabilités de gains.
Peut-être l’objet d’un prochain article…
C’EST À VOUS: Que faites-vous pour être efficace en trading et avec vos investissements?
Crédits photo: © Stuart Miles / FreeDigitalPhotos.net
Gaël tu as parfaitement décrit le type de produits et les différents stratégies possibles.
Dans mon cas le choix est déjà fait, je trade principalement le forex en m’aidant de l’analyse technique et avec une stratégie de Breakout.
Merci, j’ai appris des choses.
Salut Foribex,
Merci de ton retour sur l’article,
Avoir trouvé ton style est déjà une grande étape!
Et as-tu déjà envisagé d’utiliser les options sur le forex?
Bon article, bien fourni. On aime moins la conclusion ( 🙂 ). Au début j’ai eu peur que ce soit des options binaires. Mais apparemment ce n’est pas le cas.
Les options sont aussi un vecteur de trading, plus délicat à manipuler.
Salut Michel,
On est tellement harassé au quotidien par les entreprises d’options binaires que par mégarde on peut faire l’amalgame avec les options classiques 😉 Et ce serait une grossière erreur. Les options classiques (warrants, puts, calls) sont de véritables outils d’investissement. Mais comme tu le mentionnes, elles sont délicates à manipuler à cause de cette dimension additionnelle qu’est le temps (ou l’expiration de l’option).
Je pense qu’il faut parfaitement maitriser les actifs sous-jacents d’abord avant d’utiliser les options pour ne pas compléxifier et utiliser du levier trop tôt.
Qu’est-ce que t’en penses?
Qu’est-ce qui ne te plait pas au sujet de la conclusion au fait?
Ben
Le temps est en effet un gros facteur. Au départ, dans ma jeunesse (j’ai commencé à investir ne bourse quand j’avais 12 ans), je faisais beaucoup d’analyse technique et graphique, où, en rentrant du Lycée le Samedi midi, si le journal Investir n’était pas arrivé, j’allais être de mauvaise humeur tout le weekend. Sinon, je m’enfermais dans ma chambre et tracer mes graphiques à la main. Depuis, grâce au logiciel, l’analyse est plus poussée mais peut prendre autant de temps et l’on peut se noyer dans la plateure des données et indices à prendre en compte.
Merci pour le lien, je vais revoir mon intérêt avec les stratégies des options.
Salut John,
Les marchés et les outils continuent d’évoluer rapidement. La nature humaine change nettement moins vite 😉
J’imagine que tu es donc toujours actif sur les marchés financiers. Quelle est ton approche maintenant? Quelles données et quels indicateurs utilises-tu principalement?
Ben
J’ai arrêté vers 2007 car je passais trop de temps et me suis fait arnaqué par un broker américain. A l’époque j’utilisais les candlesticks, ainsi que les mm, RSI et stochastique. Je suis en train de réfléchir si je veux revenir sur le marché qui me semble élevé par rapport aux problèmes de l’endettement des pays industrialisé.
Merci John pour ta réponse. je serai curieux d’en savoir plus sur ton arnaque par un broker américain. Tu peux nous en dire plus?
Ben
Oui. Je système est simple. Tu reçois un coup de fil d’un broker qui te recommandes des actions à acheter. Tu suis sont conseil, et en effet tu obtiens entre 10 et 30% en quelques jours. Il te rappelle, suggère que tu ouvres un compte chez eux, te redonne un tuyaux avec des résultats identiques. Tu ouvres un compte et les choses se passent bien pendant plusieurs mois, jusque tout à coup, manque de pot, tu commences à perdre subitement et te retrouve avec moins de 50% de ta mise initiale.
Heureusement, je n’avais investi que 5,000$, mais cela m’a montré combien les cours des petites actions semblent être manipulés.
Donc, la morale de l’histoire est de plutôt de se diversifier et se focaliser sur les grosse sociétés connues… quoique Enron était connue aussi.
Salut John,
Disons qu’avec les options, le temps peut jouer pour nous, car elles ont une valeur temps qui diminue… (c’est un grand avantage, mais tout dépend bien-sûr de la façon de les utiliser).
John, ton histoire d’arnaque avec les brokers ressemble à celle du film “Le loup de Wall Street”!
J’espère que ce genre de pratique n’existe plus de nos jours…
Salut Gaël,
Malheureusement, ce genre d’arnaque existe depuis presque toujours et continuera pendant encore longtemps… Il faut être vigilant et dénoncer ces pratiques pour qu’un plus grand nombre puisse les éviter.
Ben
Il faut aussi trader ce que l’on connait bien et comprend. Par exemple les biotechs, belle progression, mais surévaluée, et descente aux enferts pour les non avertis !
A+
Salut,
déjà bravo pour l’article que j’ai beaucoup apprécié à titre personnel.
Pour ce qui est d’être efficace, il y a deux trois trucs auquel on ne pense pas forcément au départ, mais qui vont dans le sens de réduire le temps que l’on passe à travailler sur nos stratégies.
Le premier point est de ne pas fréquenter les forums boursorama ou autre. Vous vous arrachez les cheveux plus qu’autre chose, et vous pourriez même en venir dans un moment de faiblesse à changer votre plan de trading. En plus, dans le genre chronophage, on fait vraiment pas mieux.
Sinon avoir une watch list est salvateur en terme de temps, je parle ici d’une watch list sur les actions que vous suivez (si vous êtes sur les actions bien sur :p) histoire d’avoir d’un coup d’oeil une vision au cas par cas. Un vrai gain de temps. Perso je m’organise en trois colonnes, action, date du dernier suivi et commentaire. Ainsi, peut importe le temps que j’ai à consacré aux marchés chaque semaine, je sais d’entrée quand j’ai du temps à y consacrer où et quoi regarder 😉
Les forums bourso, comme les autres sont peuplés de non connaisseurs.
En terme d’efficacité, le top c’est de suivre 2 – 3 paires du Forex. Cela limite les choix et les gains sont quotidiens, quelle que soit l’humeur sur les marchés.
Sinon il y a le DAX qui est pas mal à trader.
Salut Michel,
Les paires de devises sont généralement décorrélées des marchés actions. Les gains peuvent aussi être quotidiens sur les marchés actions en prenant des positions à la baisse et pas seulement à la hausse.
Qu’est-ce qui te plait particulièrement avec le DAX?
Ben
Mais avec les actions il y a le risque du gap à l’ouverture.
Le DAX a un gros biais haussier et il bouge vachement bien. C’est un plaisir de le trader en intraday.
Salut Guilhem,
Merci pour ces deux très bons conseils à rajouter à l’article 😉
Les listes de suivi sont un outil simple mais très efficace qui permettent de rester focalisé.
Ben
Bonjour Guilhem,
Merci pour ton retour positif sur l’article.
Tu as parfaitement raison pour les forums et la watchlist. Perdre moins de temps et être efficace vient beaucoup avec l’expérience (quand on en a justement perdu pas mal avec certaines mauvaises habitudes, on en tire les leçons)
Pour ajouter à ton point sur la watchlist, je rajouterais aussi un système d’alerte prix : Maintenant, on peut se faire prévenir par sms par exemple lorsqu’une action a atteint un certain prix, c’est bien pratique.
Salut Gaël,
Personnellement, je n’ai jamais été fan des alertes pour deux raisons:
Salut Ben,
Cet article résume bien toutes les étapes sur lesquelles il faut réfléchir avant de se lancer en Bourse.
J’aime le paragraphe sur la 4e dimension : le temps
Je trouve qu’il a son importance, car en ce qui me concerne et si je prends l’exemple sur l’année 2013.
Ma perf était plutôt moyenne avec 13,48%, mais j’ai dû passé 15 à 20 heures de mon temps sur toute l’année pour regarder les graphes de mes titres et pour juger s’il fallait les conserver ou les vendre.
Et là tout d’un coup, je me sens mieux 🙂
Alex
Salut Alex,
Effectivement tu peux être fier de toi avec cette performance par rapport au temps passé.
Les stratégies long terme sont en général moins chronophage.
Parfois, il suffit juste de changer l’horizon de temps que l’on regarde (passer du hourly au daily par exemple), avec la même stratégie (ex : breakout), pour y passer moins de temps (et pas forcément moins de performances…